Nom : Monroe.     Prénom(s) : Ninel Lullaby-Jade.     Âge : 23 ans.     Date de naissance : 12 mars 1991.     Lieu de naissance : Manchester, UK.     Nationalité : anglaise.     Situation sociale : vraiment modeste.     Sexualité : hétérosexuelle.     Vie amoureuse : célibataire.     Emploi, études : serveuse et barmaid.     Ancienneté à Rose Hip : un an et demi à la Rosehaie.

Pourquoi avez-vous décidé de venir vivre à Rose Hip ? J’en avais marre de ma ville natale et j’avais envie de connaître d’autres choses. En arrivant ici, je savais que j’avais aussi le choix de vivre à Londres, mais j’ai préférée Rose Hip parce que l’endroit me plaisait vraiment bien. Et puis, cela me donnait l’occasion de prendre un nouveau départ loin de toutes les personnes que j’ai connu dans le passé.     Que pensez-vous de la Rosehaie, en toute honnêteté ? Mon avis ne peut pas être négatif puisque je réside à la Rosehaie. Je ne vais pas prétendre que c’est le plus beau coin du monde ni que je me sens à ma place (mais je ne me sens à ma place nul part), mais c’est un coin où il me plaît de vivre. J’ai bien conscience de cette pseudo guerre entre les pauvres et les riches, mais personnellement, je ne m’intéresse pas du tout à cela. Je me fiche bien que les riches nous regardent de haut et je me fiche des idées de rébellion des « pauvres ». De toute façon, on en vient toujours à la conclusion que les gens différents ne peuvent cohabiter alors que cela devrait être une évidence. Enfin, mon avis importe peu dans le fond, je ne me mêle vraiment pas à cela. Je préfère être tranquille dans mon coin qu’être en guerre contre des gens alors qu’ils ne m’ont rien fais de mal. Je laisse la guerre à ceux qui ont l’énergie de la faire.     Comment vous définiriez-vous ? Il n’est jamais simple de se décrire soi-même, mais si on remarque une chose chez moi, c’est que je suis naturelle. Je ne fais jamais semblant avec les gens, je me comporte toujours de la même manière et malheureusement, cela implique aussi qu’on devine immédiatement ce à quoi je pense ou toutes les émotions qui me passent au détour d’une conversation ou d’un échange de banalités. Je suis comme je suis et je n’ai pas envie d’être différente parce que je peux ne pas plaire à quelqu’un – je pense que la différence peut être une force (à moins que je sois dans le faux depuis toujours). Je ne souhaite pas être un petit mouton qui suit le mouvement, j’ai ma personnalité, ma façon d’être et je ne cale jamais mes idées sur celles d’une autre personne dans le seul et unique but de lui faire plaisir. J’ai mes idées, mes avis et ce n’est pas important si une autre personne ne les partage pas ; l’échange d’opinion me semble tout aussi intéressant lors d’une conversation. Quoi d’autre ? Je suis assez têtue ; ouais, lorsque je m’entête, je ne fais pas semblant et on le remarque facilement ! Facilement émue, je pleure souvent pour un rien… Je suis beaucoup trop sensible et cela me pose parfois problème, mais je ne peux pas aller contre ce que je suis… Alors souvent, je me retiens autant que possible, mais j’avoue que je préfère largement mettre mes émotions en avant que tout garder pour moi comme je le faisais avant. Je suis du genre généreuse, j’aime rendre service et je ne rechigne jamais à le faire. Je ne sais pas être spectatrice lorsque quelqu’un a besoin d’aide, je me sens le besoin de faire quelque chose, peut-être parce que j’aurai aimé qu’on le fasse aussi quand j’en avais besoin. Sympathique, malgré mes craintes et mes réticences, je me lie facilement aux gens… Je sais, cela peut paraître complètement fou, mais je n’arrive pas à mettre trop de barrière entre les autres et moi-même, elles tombent toujours trop rapidement… Cela comporte des risques, j’en ai conscience, mais on a qu’une seule vie, alors… J’avoue aussi être naïve et cela me joue aussi des tours lorsqu’on profite de cette faiblesse. Je travaille là-dessus, mais ce n’est pas une chose évidente ! Je bosse beaucoup, je passe d’ailleurs mon temps au travail, mais c’est bien ce qu’il faut parce que j’ai besoin d’argent pour mon loyer et les autres dépenses. D’autant que j’aime beaucoup travailler, je ne suis pas fainéante et on le ressent. Je remplace souvent des collègues lorsqu’ils ne sont pas disponibles et cela ne me dérange jamais. Tant que je bosse, je ne pense pas et tant que je ne pense pas, mon moral reste au beau fixe. Parce que oui, j’ai tendance à être vite déprimée, je suis assez lunatique et je me perds bien trop vite dans mes pensées. Je décroche souvent lorsque je suis avec des gens et qu’ils parlent tous, je ne parviens jamais à suivre toutes les conversations et je m’isole dans ma petite bulle. Dans ce cas-là, je me dandine d’un pied sur l’autre et nerveusement, je passe une main dans mes cheveux. Je n’aime pas non plus être le centre d’une conversation, cela a tendance à me mettre mal à l’aise. Je cache aussi mes cicatrices autant que possible parce que je n’ai pas envie qu’on me pose des questions (j’en ai dans le dos, au niveau des hanches ainsi que sur les bras). En ce qui concerne quelques manies et autres habitudes… J’ai peur des clowns. C’est terrible, mais c’est vrai. Lorsque j’en vois, je frôle le malaise, mais je n’évite jamais la crise de panique. Ils m’effraient et ne m’inspirent aucune confiance. J’ai tout aussi peur des grosses bestioles, tout comme des petites ; mes hurlements s’entendent d’ailleurs très souvent. Je ne passe jamais une seule journée sans me goinfrer de beurre de cacahuètes, c’est mon péché mignon, je n’y peux rien. J’ai un chat qui se prénomme Caramel, je l’aime, c’est mon bébé. Je ne regarde jamais vraiment la télévision, je préfère écouter de la musique et lire des bouquins. J’aime tout ce qui concerne l’art, mais personnellement, je dessine comme une gamine de six ans (et c’est limite insultant pour les gamins de six ans). Je me fringue comme j’en ai envie, je n’aime pas suivre les modes, ça m’emmerde beaucoup.

   

   Vous savez, c’est pas toujours facile de dire à ses propres parents qu’ils ne sont que deux étrangers à vos yeux et que vous n’avez rien en commun avec eux. J’avais eu une enfance plutôt calme, même si souvent, je devais faire face aux crises d’hystérie de ma mère qui était tellement jalouse qu’elle pensait sans cesse que son mari couchait avec d’autres – ouais, à mon avis, elle avait raison de l’être, c’était vraiment un queutard. En plus, lorsqu’il disparaissait des jours durant, c’est à moi qu’elle en voulait cette espèce de folle. Je devenais le diable en personne et il fallait toujours que je sois d’accord avec elle, sinon, elle devenait une furie. J’en avais rien à foutre. Je disais oui à tout et j’avais la paix. Je pouvais ensuite être tranquille dans ma chambre, je lisais beaucoup de bouquins et j’écoutais beaucoup de musique, je n’avais que ça. Ah non, j’avais aussi un grand frère qui passait son temps à être chiant et à croire que les femmes sont des bonniches qui servent les mâles, le sexe fort. Putain, je lui aurai bien foutu une casserole d’eau bouillante là où je pense. Enfin, peu importe. On survit pas mal dans une famille comme celle-ci, on n’a pas trop le choix et je l’avais pas franchement. À l’école, j’étais plutôt bonne élève, mais j’étais pas non plus un petit génie : j’assurais le strict minimum, cela suffisait bien. En grandissant, je me prenais souvent la tête avec mon père : encore un vrai imbécile. À croire que dans ma famille, il n’y a que ça. Je savais très bien que moi, j’étais juste un accident de parcours, l’enfant de trop, mais ça va, je le vivais bien. Je m’en foutais de ça aussi. Vous avez remarqué ? J’ai tendance à me foutre de tout, mais c’est la meilleure défense pour ne pas trop avoir mal. L’indifférence vaut mieux que la souffrance, si vous voulez mon avis.

Du moins, je le pensais jusqu’à Joshua. Ce prénom est tellement commun, tellement banal, mais celui qui le porte ne l’est en rien. J’avais quoi ? Dix-sept ans lorsque nous avons fais connaissance. Moi, je traînais dans les rues de la ville parce que je ne voulais pas remettre les pieds chez moi. Ils étaient tous trop chiants et faisaient toujours trop de reproches alors que je disais jamais rien. Je voulais bien être le vilain petit canard, mais j’avais aussi quelques limites. Je ne me sentais pas dans mon assiette, je voulais prendre la fuite, être loin de cette ville, me foutre en l’air, pourquoi pas ? Mais finalement, il est entré dans ma vie comme une tornade dévaste une ville. Il avait ce petit de sourire qui me rendait dingue et qui me donnait cette envie de goûter à ses lèvres. J’ai été de suite attirée par lui, je ne me l’explique toujours pas. Enfin... Joshua, c’était moi en mec et ça me donnait l’impression d’être enfin comprise par quelqu’un et il me faisait du bien. On riait bien ensemble, je l’adorais. Mais je sentais aussi que ça n’irait peut-être pas plus loin. Sauf que je me trompais ; nous sommes restés ensemble. On s’aimait comme des dingues, finalement. On s’aimait même trop. Lorsque j’ai eu l’âge, j’avais pris quelques affaires et je me suis barrée de chez moi pour vivre avec lui ; je ne voulais que lui. Je ne voyais que par lui. Mais je ne pensais pas qu’il allait être à l’origine de mes malheurs et qu’il allait être mon pire cauchemar.

Il était tout le temps désolé. Putain, s’il avait su comme j’en avais rien à foutre qu’il soit désolé. Franchement, il croyait que cela faisait en sorte que le sang sèche plus vite ? Que ça m’aidait à soigner mes plaies ? Il croyait qu’avec ces trois mots à la con, j’allais me fondre dans ses bras comme je le faisais avant ? Il se trompait lourdement. J’en avais fini avec lui. J’en avais marre de sa violence, de ses insultes, de ces mots blessants qu’il lâchait sous prétexte que je ne faisais jamais rien qui soit en mesure de lui plaire vraiment. J’en avais plus rien à foutre de ses sourires qui me rendaient folle. Je m’en foutais lorsqu’il me regardait avec cette petite lueur dans son regard corbeau que j’aimais tant. Je n’en pouvais plus qu’il soit dans ma vie. J’avais envie qu’il me laisse. J’avais envie qu’il me libère de son emprise. Putain, je pouvais le supplier de me dire que j’étais libre et que c’en était fini de notre histoire et que plus jamais il ne voudrait de moi. J’avais vraiment besoin qu’il me le dise, parce que moi, je ne voulais plus de tout ça.  J’avais cette haine en moi. Et je le haïssais encore plus que je ne l’avais aimé quelques temps auparavant. On n’avait plus rien à faire ensemble avec Joshua. Lui et moi, c’était de la connerie. C’était juste parce qu’on avait personne d’autre à qui faire confiance, nous sommes juste tombé sur une copie conforme de l’autre. Deux âmes torturées, blessées par la vie qui se sont rencontrées et qui s’étaient attirées comme des aimants. On savait bien que ça ne tiendrait pas éternellement. Moi, je le savais. Parce que je me connaissais bien, et je me voyais en lui. Je voyais toute ma souffrance, toute ma haine, cette colère noire qui ne sortait pas et je savais qu’à un moment ou un autre elle allait prendre le dessus. Mais sa colère avait été plus rapide. Je l’avais bien sentie. Son putain de poing qui s’était écrasé contre ma mâchoire dans un bruit que je peux encore entendre si je me concentre bien. J’avais mal, j’étais sonnée, j’avais rien compris. Et lui, il se tenait là, incapable de dire quoique ce soit, incapable de faire le moindre geste. Il venait de me foutre sur la gueule et, quoi ? Après cinq minutes de silence, il avait juste prit son blouson, ses clés et il est parti comme un enfoiré. Moi, j’étais là, en larmes contre un mur, comme une parfaite idiote qui n’avait pas encore comprit que ce geste ne serait pas un cas isolé.

   Mais je ne l’ai jamais quitté. De nous deux, finalement, je ne sais pas qui était le plus pathétique. Lui, qui soulageait ses souffrances en me cognant ou moi, qui ne réagissait pas vraiment ? Cette question tourne encore dans mes pensées et ça me bouffe le cerveau. Mais il en avait rien à faire, évidemment. Il s’en fichait complètement que je sois torturée de l’intérieur, parce que lui, ce n’était qu’un pauvre tortionnaire doublé d’un connard qui parvenait à me faire culpabiliser même lorsque je ne faisais rien. Il avait toujours une bonne excuse lorsqu’il fallait me foutre sur la tronche. Mais elles étaient toutes stupides et Joshua le savait très bien, mais peut-être que cela faisait du bien à sa conscience – si conscience il avait -. Et pourtant, à cette époque, naïvement, je pensais encore que tout irait bien, qu’on pouvait être plus fort que cela, mais je faisais une grosse connerie. Encore une. Toujours les mêmes. Stupide Ninel qui pense trop naïvement et qui a envie de faire confiance au monde obscur. Mais c’est probablement parce qu’il parvenait à être si doux parfois… Il me prenait dans ses bras, me disait des mots doux à l’oreille, et j’aimais vraiment tout cela. Je me sentais bien, je me sentais libre, et c’est comme si j’avais des ailes. Il me faisait du bien. Quand il n’était pas un enfoiré, Joshua me rendait vraiment heureuse et je voulais que ces moments soient les plus importants. Sauf qu’une petite voix me disant sans cesse que ce n’était que le calme avant la tempête et cette idiote avait raison : il passait d’un sentiment à l’autre en un temps record. Lorsque sa main me prenait à la gorge, que l’air disparaissait de mes poumons, je le supplié d’un simple regard, mais il s’en fichait. Je finissais toujours en larmes, les mains contre ma gorge, à terre, en train de reprendre mon souffle et lui, il me disait des horreurs comme si les gestes ne suffisaient pas. Ouais, je crois qu’il aimait me détruire. Mais pourquoi est-ce que j’ai l’impression que j’aimais ça, moi aussi ? Pourquoi n’ai-je jamais eu dans l’idée de mettre un terme à tout cela ? J’aurai pu le faire. J’aurai été chez les flics et il aurait été gravement dans la merde. Mais rien du tout. En quatre ans, je n’ai jamais rien dis à personne parce que j’étais une parfaite idiote.

C’est finalement lui qui m’a lâché. Il fallait aussi qu’il me prenne ça. Il fallait aussi qu’il soit celui qui allait disparaître avant l’autre parce qu’il ne voulait certainement pas que j’ai cette satisfaction. Il n’avait donc que ça à faire dans ce monde ? M’aimer. Me détester. Me frapper. M’insulter. Me détruire. M’abandonner. Le pire, c’est que ça me faisait du mal qu’il ne soit plus là. Je me sentais abandonnée alors que j’aurai du être heureuse. En plus, j’avais encore les traces de sa dernière crise en date, celle qui avait eu lieu avant qu’il ne disparaisse de l’appartement sur sa bécane de merde. Pauvre imbécile. Il ne savait donc pas qu’il fallait mettre un casque ? Mais même si je le disais, Joshua s’en fichait. Mon avis n’avait pas la moindre importance. Et il est mort. C’est con. Parce qu’avec cela, je ne saurai jamais si j’aurai fini à sa place dans cette boite en bois, sous terre, je ne sais pas si j’aurai fini par le quitter ou pas… Mais le pire c’est qu’il me manque vraiment, même encore aujourd’hui, parfois, il me manque. Je perdais les pédales à cette époque, trop de questions, pas de réponses…

Il fallait que je prenne un nouveau départ après toute cette histoire et que je quitte ma ville natale parce que je n’en pouvais plus. Trop de mauvais souvenirs, trop d’histoires ; je ne dormais quasiment plus, j’avais perdu l’appétit et l’envie de vivre de nouveau. Il fallait réellement que je mette les voiles. Je savais que cela n’allait pas être facile, mais avec mes erreurs et mes conneries, je savais ce qu’il fallait faire et ne surtout pas faire. J’ai fais la route jusqu’à Londres, j’ai trouvé là, un petit coin où je me sens bien, à l’aise, même si je ne me sens jamais réellement en sécurité quelque part. Mais au moins, j’ai repris goût à la vie ; je bosse beaucoup, peut-être même trop, ma vie sociale n’est pas parfaite, mais je fais avec. J’ai toujours cette crainte des mecs, mais en même temps, le type mauvais garçon m’attire toujours autant. Je pense être un cas irrécupérable ; à moins que je ne cherche sans cesse à reproduire un même schéma, j’en sais rien.

   

   
   

Pseudo : WS.     Identité : femme, sans l’ombre d’un doute.     Âge : 23 ans.     Personnage : Ninel sort de ma petite tête.

Découverte du forum : on me l’a skypé. (a)     Fréquence de connexion : assez régulière.     Votre avis sur Rose Hip : il est genre trop parfait. **