Je m'appelle Jamison Finn Hathaway, mais on me surnomme Jamie, parce que je déteste mon prénom. Je suis né le 30 mai à Londres. J'ai deux grands frères et des géniteurs, James et Jane, qui ne font à présent plus partie de ma vie. Comment ? Et bien c'est une longue histoire. Tout commence quand mes géniteurs se sont rencontrés. Un soir, dans un bar, ils passent la nuit ensemble et mon plus grand frère est conçu ce soir là. James et Jane ne se connaissent pas, ils veulent juste passer du bon temps. Ils se quittent au petit matin et ne se revoient plus. Jusqu'au jour où, 9 mois plus tard, Jane vient frapper à la porte chez James, lui mettant un nourrisson sous le nez, lui disant qu'il est le père. James est un homme très soumis, faible, mais qui a beaucoup d'argent et Jane s'en est très bien souvenu. Le soir de leur rencontre, elle avait vu qu'il était beaucoup plus chic que la plupart des autres hommes. Il avait des boutons de manchettes en or, des chaussures ciré parfaitement et un costume qui n'était pas bas de gamme. Elle avait trouvé la proie parfaite. Oui car Jane avait un plan. Jane avait aussi un gros problème lié aux jeux d'argent, poker, blackjack, machines à sous et bien d'autres encore.

Au début, tout se passait bien, à savoir qu'ils se sont marié rapidement. Etant catholique, James se sent dans l'obligation de se marier puisqu'il a un enfant avec Jane. Celle-ci jubile intérieurement, ça a été presque trop facile à son goût. Elle ne travaille pas, elle s'occupe de leur fils. Très vite, un deuxième enfant arrive dans la famille. C'est moi. Jamison. Avec deux enfants sur les bras, Jane commence un peu à lâcher du leste sur son comportement et néglige assez souvent ses enfants. Elle passe plus de temps dans les casinos que chez elle à nous élever. Deux ans plus tard, un autre bébé montre le bout de son nez, mon plus jeune frère. Nous avons tous les trois été affublé de prénom commençant par un J. Ma mère trouvait ça drôle qu'on ait tous dans la « famille » un prénom qui commence par la même lettre. Sauf que ça ne suffit pas pour tisser des liens. Mes frère et moi nous retrouvons régulièrement seul à la maison pendant que Jane joue presque toutes les économies de James. Il s'en rend compte et essaie de lui faire prendre raison, qu'il faut faire attention à l'argent car en ce moment il part plus vite qu'il ne rentre dans leur porte monnaie. Jane l'ignore complètement et continue son petit jeu. Aussi à noter que James passe tout son temps à son travail et qu'il ne remarque pas la façon dont mes frères et moi sommes traités. Ou peut être qu'il n'avait pas envie d'y faire face.

Les années passent et James se rend bien compte que Jane a un problème. Elle a une addiction aux jeux d'argent, mais aussi elle a une haine immense envers les femmes. Elle déteste les femme pour toutes les raisons du monde. Dès que James est vu en compagnie d'une autre femme c'est l'hystérie qui s'empare de Jane. Et c'est très impressionnant. Je me souviens des engueulades le soir alors que je suis dans ma chambre avec mes frères. Il ne vaut mieux pas être dans le chemin de Jane quand elle est dans cet état la. Je me souviens de mon père avec des bleus et des griffures sur le visage le lendemain. Une vraie folle cette femme, et James qui ne fait rien pour changer la situation, je le rends tout aussi responsable que Jane de ce qui m'est arrivé étant enfant.

Mis à part les crises de Jane et son don pour dépenser tout l'argent de James, tout se passe relativement bien pendant plusieurs années. Un jour, j'ai six ans, je m'amuse avec la voisine dans le jardin, on s'amuse avec des poupées et c'est la dernière chose dont je me souviens de cette journée. Un de mes frères m'a raconté plusieurs années plus tard. Jane m'avait vu et n'a pas supporté de me voir jouer à la poupée. Elle m'a trainé à l'intérieur de la maison et c'est la première, mais pas la dernière fois qu'elle lève la main sur moi. Quand je dis "levé la main" c'est très legé comme terme. Ça ne reflète pas du tout les coups que j'ai pris jusqu'à en perdre connaissance.

À partir de ce jour là je me fais battre presque quotidiennement par Jane. Je me souviens encore de toutes ses réflexions. C'était du harcèlement physique mais aussi moral. "Ne te tient pas comme ça, on dirait une fille" "Fait pas ci, ne joue pas à ça, c'est pour les filles".  Je ne comprends pas pourquoi elle s'acharne sur moi. Je suis qu'un petit garçon. Mes frères essaient de s'interposer souvent mais Jane a de la force et elle ne manque pas de les frapper aussi. Elle trouvait toujours un moment "tranquille" pour me donner la raclée de l'année quand mes frères n'étaient pas dans le coin. Même ma manière de manger était efféminé pour Jane et elle ne le supportait pas. Je n'ose même pas d'écrire tous les sévices qu'elle m'a fait subir entre les pincements jusqu'au sang et autres "claque" à m'en faire perdre connaissance. Heureusement pour elle je suis solide et mon corps tient le coup. Mon esprit peut être pas, je suis à jamais marqué par tous ces coups dont elle m'a roué. Jane tombe une nouvelle fois enceinte, ce n'est pas du tout prévu et je peux sentir à l'avance que ça ne lui plait pas. J'ai 12 ans quand elle accouche. C'est une fille. Une petite sœur cette fois. Sauf que l'arrivée de cette petite sœur, Jasmina, va changer à jamais nos vies à tous. En rentrant de l'école un jour avec mes frères on voit plusieurs voitures de police devant la maison. Je me demande ce qui se passe et je vois ma mère qui sort accompagnée d'un agent. Elle est menotté. Une femme vient nous parler nous demandant si on habite ici, je confirme que c'est le cas et elle nous demande de la suivre, qu'on va s'occuper de nous. Je comprends rien mais voit bien que quelque chose de grave est arrivé. Mes frères et moi sommes placés en foyer le temps que l’enquête soit terminés. Je suis jeune, je ne comprends pas ce qu’il se passe. Ces quelques mois en foyer me perturbent beaucoup. Je ne suis pas conviés au tribunal, mais l’assistante sociale nous tiens au courant mes frères et moi. Un jour elle nous annonce une bonne nouvelle, on va pouvoir retourner vivre chez nous, avec notre père. Ma mère a été reconnu coupable de meurtre. Le meurtre de notre soeur, Jasmina. Je comprends enfin ce qui s’est passé ce jour là. Je me dis qu’elle aurait peut être fini par me tuer moi aussi avec tous ces coups que je me prenais « gratuitement ».


Je vais voir un psy après cette tragédie, mais le psy ce n'est pas fait pour moi. Je ne m'ouvre pas du tout. Je reste muet et mon comportement est tout à fait normal avec les autres alors on me permet d'arrêter les séances. Je me tourne vers mon grand frère quand j'ai besoin de parler ou de pleurer. Je ne vais pas mentir, je suis complètement traumatisé et j'ai besoin d'aide, juste je n'ai pas encore trouvé l'aide dont j'ai besoin. Comme je suis un petit garçon des plus normal par la suite, personne ne cherche plus loin, mais au fond de moi je ne vais pas bien du tout.

La vie reprend son cours, ou presque, on déménage. Mon père ne voulant pas vivre sur le lieu du drame. On a beaucoup moins d’argent qu’avant, on passe d’une maison à un petit appartement à Rosehaie. Mon père se met à boire et ne s’occupe pas beaucoup plus de ses enfants. Après tout, il ne l’a jamais vraiment fait, pourquoi s’y mettrait-il maintenant ? Heureusement une de mes tantes habite pas très loin avec son mari et ses enfants. On est souvent chez elle avec mes frères. Elle nous garde. Elle nous garde bien trop souvent pour que ce soit normal. Je ne me plains pas, on est bien mieux chez elle. Je peux travailler sur mes cours sans avoir un ivrogne à côté qui cri, pleure, ou autre frasque quotidienne d'un homme alcoolique. Au final, ma tante nous adopte mes frères et moi. Ca prend plusieurs long mois, presque une année, pour que ça se finalise. Elle a de l'argent, elle vie correctement, elle nous aime vraiment, tout qui joue en sa faveur. Je sais qu'avec elle tout va aller bien.

Les années passent et je vais mieux. De vivre dans un environnement saint avec des gens qui tiennent réellement à vous, ça aide énormément. Je me suis fait à l'idée que seul le temps pourra m'aider. Qu'un beau jour j'oublierai tout ce que j'ai subi. Mais ce jour n'est pas encore arrivé.

À mes 18 ans je rentre à l'université. Je fais des études de droit pendant 2 ans et je réalise bien vite que ce n'est pas pour moi. Je me réoriente dans l'informatique, de la programmation. Je me suis toujours intéressé aux ordinateurs et aux langages de programmation, je connais déjà un peu et je progresse très vite. Avec ces études je peux même trouver des petits boulot en freelance alors que je continue mon cursus. Ca fait plaisir de gagner son propre argent et surtout ça fait très plaisir que les études ne servent pas à rien. Je gagne déjà de l'argent sur ce que j'apprends. Je crée des site web pour des particuliers à un prix moindre et je pense continuer et me spécialiser dans les sites web. Je sors souvent en boîte de nuit et cet argent que je gagne ne me suffit plus. Je suis actuellement en train de chercher un job que je pourrais concilier avec mes études.

Côté coeur rien de très intéressant. J'ai eu ma première copine alors que j'avais 19 ans. Oui c'est tard je sais mais le sexe tout ça, ça ne m'intéressait pas vraiment. Je ne reste jamais longtemps avec une fille. Je trouve toujours une mauvaise excuse pour quitter mes copines, alors qu'au fond je sais que le problème c'est que je préférerai sortir avec leurs grands frères. Mais je me refuse de penser ça bien longtemps. J'ai appris à associer l'homosexualité avec la douleur. Jane a très bien fait son boulot de tyran et elle avait raison, elle l'avait senti. Je suis bel et bien attiré par les hommes. Il m'arrive d'être complètement "efféminé" comme elle disait, mais c'est ma façon d'être. J'essaie de renier tout ça au plus profond de moi et j'y arrive plutôt bien, même très bien. Il y a juste quand je bois de l'alcool que je n'arrive plus à tenir mes gardes et que mon côté "gay" ressort. J'adore et je déteste à la fois ces moment. J'adore parce que je suis moi même, ou du moins plus moi même qu'en temps normal. Je déteste parce que toutes ces années d'abus que j'ai subit sont toujours là en moi et être gay veut dire être "comme une fille" et j'associe ça à la douleur. À la mort.

Aujourd'hui j'habite toujours chez ma tante, mais j'ai de plus en plus envie d'être indépendant. Je considère même arrêter les études pour pouvoir me payer un loyer et profiter de m'amuser avec l'argent que je pourrais gagner si je bosse à plein temps. Je ne me suis pas encore décidé, mais ça ne serait tardé.