Jens Victor Fiennes & Ninel Lullaby-Jade Monroe

Je lance un regard discret à ma montre et réalise qu’il me reste encore deux bonnes heures de travail avant d’être tranquille et je ne suis pas certaine d’être en mesure de faire ces heures sans perdre connaissance à un moment ou un autre. Je suis particulièrement épuisée, d’autant que les conversations bruyantes n’aident pas ce mal de crâne à disparaître, tout comme la musique me vrille les tympans. Je réprime un bâillement à l’instant où un nouveau client s’installe au bar et me fait un signe de prendre sa commande. Ne pas soupirer, être souriante et polie en toutes circonstances. Je lui balance la formule habituelle du « qu’est-ce que je vous sers ? », enregistre sa commande et lui apporte son verre sans m’attarder plus longuement. Ce job ne me pose pas problème, il paye assez bien, surtout les week-ends, mais très franchement, les clients sont parfois lourds au point où ils me mettent mal à l’aise plusieurs fois durant mon service. Parfois, je me vois même dans l’obligation de demander à mon collègue de prendre le relais parce que je n’aime pas franchement l’idée d’être perçue comme un vulgaire morceau de viande.

« Je reviens dans cinq minutes. », dis-je à mon collègue avant de disparaître derrière une porte. Je longe un petit couloir qui mène jusqu’aux vestiaires et me pose finalement sur une chaise. Je prends mon visage entre mes mains et lâche un long, très long soupir. J’ai besoin que ces douleurs disparaissent, qu’elles s’éloignent et qu’elles me laissent finir tranquillement mon travail. Je ne peux pas me permettre de perdre de l’argent alors que j’en ai trop besoin et le travail que j’ai au restaurant ne me permet pas de payer toutes les factures et les dépenses que j’ai à côté… Bienvenue dans le monde des adultes.
Je me relève après quelques instants, ouvre mon casier et attrape une bouteille de jus de fruits ainsi qu’un médicament pour les maux de tête. Je l’avale rapidement et espère au fond de moi qu’il fera effet rapidement et que les aiguilles de l’horloge tourneront en accélérées afin que je sois chez moi avant de m’écrouler sans aucune dignité.

Je rejoins le bar au moment où mon collège passe sa tête par la porte. « Dépêche-toi, des clients attendent ! », me crie-t-il presque, comme si j’avais déjà pas assez mal au crâne. S’il était un peu plus dégourdi celui-là, il parviendrait à servir tout le monde… Mais non, dès qu’une minette se ramène, il perd du temps à se la jouer séducteur à deux balles. Je roule des yeux en guise de réponse et rejoins ma place, prête à affronter les regards, les commandes multiples et les réflexions qui donnent envie de mettre quelques gifles à ces clients qui se croient tout permis… Mais après tout, le client n’est-il pas le roi ?

Une fois des clients servis, je rejoins l’autre côté du bar et balance de nouveau cette phrase qui devient tellement un automatisme que je la sors parfois naturellement, en plein milieu d’une conversation qui n’est en aucun rapport avec mon travail.

« Bonsoir, qu’est-ce que je vous… »

Je m’arrête net. Mon regard glisse sur la partie visible du corps de l’homme et lorsque je remonte jusqu’à son visage, je sens le rouge qui me monte aux joues et cette fichue nervosité revient reprendre ses droits. Jens est là. Juste devant moi. Alors que je fais tout pour l’éviter depuis que nous avons couchés ensemble… C’est un truc qui ne me ressemble pas, je ne couche jamais juste « comme ça » avec des hommes… Je n’en n’avais connu qu’un seul qui est mort et avec Jens, je ne sais pas, c’était différent, je me sentais en confiance et j’avais bu pour ne pas être nerveuse, mais maintenant, là, je suis sobre et je me sens gourde.

« … Qu’est-ce que je vous sers ? »

Voilà. Je prends un ton neutre et professionnel. Je vais juste lui servir son verre et ensuite, je m’occuperais de nouveau de l’autre côté du bar et je dirais à mon abruti de collègue de prendre ma place.

“ don’t be afraid to be yourself.”

Après une longue journée à la rédaction, Jens n’avait pas l’envie de rentrer tout de suite. Il était rare qu’il ne fasse pas un petit détour le soir, resto, Bar, voir boite de nuit, Jens adorait s’éclater après une bonne journée productive. Puis fréquenter les lieux de fêtes, faisait aussi partie de sa tactique pour récolter quelques infos. Il était journaliste people, pour dénicher du croustillant le monde de la nuit était l’idéal. Pas question d’être pantouflard et d’avoir un rythme boulot métro dodo. Enfin il ne faisait pas ça que pour le boulot évidemment, il y avait SURTOUT un désir de s’amuser, de profiter. Il assumait son plaisir de boire et de serrer quelques jolies proies pour une nuit de plaisir. Il ne cachait pas sa vie sulfureuse, collectionnant les coups d’un soir et que cela soit mec ou Nana, peu importe tant qu’il soit intéressé par le petit lot qui se présentait.
Il avait le bagou, le charme qu’il fallait. Un vrai lion face à des jolies petites biches a croqué en toute impunité. Qu’il était bon d’être un pur dominant, totalement sans scrupules, mais annonçant clairement la couleur avant de passer à l’acte.
Il ne chopait pas tout et n’importe quoi et n’accordait pas à tout le monde une « seconde fois ». En tout cas cette nuit, Jens avait envie déjà de se boire un bon verre, après il fera comme il a l’habitude de faire… À l'impro totale.
Il poussa la porte d’un petit bar où il aimait régulièrement se poser. Il appréciait le lieu, l’ambiance et ses joli( e)s employé(e)s qui prenaient donc les consos. Il avait réussi à en choper une y a pas si longtemps. Une jolie petite brunette qui s’était montrée très « agréable » dans ses bras et sur son bassin. Un bon souvenir pour lui en tout cas.
À peine entré, il fut happé par l’ambiance chaude au vapeur alcoolisé. La musique, les voix, les rires, un PUB bien so british avec beaucoup de caractère.
Jens n’hésita pas, il s’approcha du comptoir et s’y posa. Le patron le salua et interpella une des serveuses..
Tiens ! D’ailleurs c’était cette fameuse brunette dont il avait eu le plaisir de découvrir totalement ses charmes et bien plus encore.
Le journaliste étira un sourire explicite, la voyant s’approcher et commençant sa phrase avec automatisme :

« Bonsoir, qu’est-ce que je vous… »

Elle s’arrête, coupée dans son élan car, oui elle a posé ses yeux sur lui et l’a reconnu. Ses jolies pommettes prennent une teinte plus prononcée… Hoooo pauvre petite chose toute gênée face à lui. Quoi ? Tu as peur que le grand méchant loup te dévore une nouvelle fois toute crue . Ou devrais-je dire toute nue ?
Mais Jens demeure silencieux, il attend la suite avec beaucoup d’intérêt et une lueur amusée dans son regard brun.

« … Qu’est-ce que je vous sers ? »

Elle tente de maitriser sa gêne, bravo jeune fille, presque professionnelle, mais attend de voir la suite ma chérie, est-ce que tu arriveras à rester de marbre ?
En tout cas le brun s’amuse beaucoup de la situation. Si prude à cet instant alors il y a quelques jours de ça, elle avait montré une attitude plus entreprenante. Halala les femmes…hm ?

- Hm une brune pour moi. » lâcha-t-il avec un petit smile explicite, un brin insolent et charmeur pour taquiner cette douce créature. Il laissa volontairement le double sens planer dans sa réponse avant de préciser avec un ton légèrement moqueur :
Enfin je parle de bière évidemment. » Ronronna-t-il tout bas, accoudant tranquillement son bras puissant et glissant un regard appuyé à cette donzelle pas trop à l’aise face à lui.

Jens Victor Fiennes & Ninel Lullaby-Jade Monroe

Bon Dieu ! Je suis vraiment une mauvaise comédienne, incapable de mettre ses émotions de côté et incapable de faire son travail sans qu’une rencontre hasardeuse ne le perturbe de cette manière. Il faudrait certainement que j’apprenne à être impassible, à faire comme toutes ces jeunes femmes qui ont des relations à droite et à gauche et qui se comportent naturellement lorsqu’elles se retrouvent en compagnie de leurs conquêtes, mais je ne suis pas sûre que ce soit si évident. Elles ne se traînent pas avec mes souvenirs, mes pensées, mes démons et mes cicatrices du corps et de l’âme. Alors ouais, j’ai eu une aventure avec Jens et je ne pensais pas que j’allais être si mal à l’aise ensuite, comme si j’avais fais quelque chose de mal, comme si j’avais trahis la mémoire de l’autre con alors que je devrais m’en foutre comme de ma première petite culotte. Mais non, il est là, encore et toujours, dans un coin de ma tête.

Alors j’évite son regard pour qu’il ne prenne pas encore plus conscience de ma gêne – même si je pense qu’elle se remarque comme le nez au milieu de la figure -. Je me concentre quelques secondes sur ses lèvres afin de bien comprendre sa commande, mais je réalise rapidement que c’est une très, très mauvaise idée parce que cela me perturbe encore plus ; au moins autant que les mots qui s’en échappent. Les rougeurs de mes joues s’accentuent forcément, je le sens parce que j’ai brusquement chaud. Je respire. Outre cette réaction purement physique, je ne montre rien d’autre et ne pipe pas mot en attendant la suite.

« Bien évidemment. », dis-je dans un mince sourire. « Je vous apporte cela de suite. », j’ajoute avant de prendre mes distances, ce que je vis comme une sorte de délivrance.

J’en profite d’être dos à lui pour respirer un grand coup et m’insulter doucement de pauvre idiote et autres noms d’oiseaux qui me correspondent assez bien en ce moment. Je ne prête pas franchement attention au regard étonné de mon collègue qui pense certainement que je suis dingue ; et je le pense aussi parfois.

Une fois la bière en main, je rejoins le coin où se trouve Jens et pose sa boisson devant lui en lui adressant un mince sourire – encore un automatisme apprit ici ; les clients aiment voir des serveuses souriantes -.

« Ce sera tout ? », je demande, comme un réflexe.

Non mais sérieusement… ! Je veux prendre la fuite le plus rapidement possible, mais je me retrouve à lui poser une nouvelle question, comme si je voulais être encore là alors que pas du tout. Fichue politesse. Fichu professionnalisme. Fichu travail. Fichue situation merdique dans laquelle je me suis mise toute seule – ou presque -. Mais heureusement (enfin, c’est vite dit), je n’ai pas le temps d’attendre une réponse qu’un client m’interpelle d’un « ma jolie » qui me fait tiquer. Je ferme un instant les yeux et m’encourage d’un « respire Ninel, respire, calme », indifférente de le faire devant Jens et le quitte de nouveau pour rejoindre ce fameux client.

Je lui adresse un sourire poli mais crispé en écoutant sa commande et les autres conneries qu’il débite comme la plupart des clients qui arrivent ici et qui boivent plus que de raison, comme si c’était la meilleure chose qu’ils avaient à faire dans la vie – à part emmerder les jeunes femmes, bien entendu -.

“ don’t be afraid to be yourself.”

Le journaliste observe la jeune brune, la pauvre a bien du mal à ne pas se trahir, sa gène est aussi visible qu’un livre ouvert. Elle rougi dés qu’elle semble dire quelques choses qui pourrait avoir un autre sens, allons bon ? N’as-tu donc pas apprécié cette nuit ? Jens ne fait que la mater, gardant ce petit smile amusé et légèrement chieur sur son visage.
Oui cela l’amuse de la voir si embarrasser en sa présence. Elle est loin de toutes ses « pétasses bitch » qui en redemandent.
Il commande son verre et la laisse tranquillement faire son service, il a toute la soirée pour profiter de la situation, autant ne pas aller trop vite. Même s’il glisse une allusion pour un peu plus la pousser dans ses retranchements. Qu’elle est mignonne à rougir autant à chaque fois qu’il la titille gentiment, enfin pour le moment c’est soft.

« Bien évidemment. Je vous apporte cela de suite. »

Elle va chercher sa bière brune, pendant qu’elle remplit la grande pinte, Jens quand à lui s’intéresse un peu au alentour, aux autres clients de la salle. Plutôt calme encore ce soir, mais il n’est pas si tard pour ça.
A nouveau elle s’avance et le bruit sec de la pinte lui fait poser à nouveau son regard redoutable et charmeur sur elle.
Décidément si prude et crispé en sa présence, pourtant elle n’a rien à craindre, il ne va pas la dévorer.  

« Ce sera tout ? »

La voyant presque se mordre la lèvre de dépit face à sa question, Jens ne peut retenir un rire amusé et profond. Il haussa les sourcils, sonda ce minois qui regrettait déjà d’avoir dit ses quelques mots.

« Hm ?... Tu proposes d’autre service en plus de la boisson ? » Pouffa-t-il en levant sa pinte vers sa bouche. « Comme la dernière fois peut être ? » Ajouta-t-il avec cette pointe de douce ironie en la laissant une nouvelle fois rougir en pensant à l’intense nuit qu’ils avaient partagée.
Mais la beauté brunette, n’eut pas le temps de répondre ou de rougir davantage, un autre client l’interpella d’un timbre déjà fortement alcoolisé et pâteux :

« ma jolie »
La miss soupira et sembla presque l’oublier pour afficher clairement un air blasé et agaçé, bien loin du masque « aimable et souriant » qu’elle se forçait à avoir pour le job.
« respire Ninel, respire, calme »

Jens ne fit rien, n’intervenait pas non plus. Il ne fit que boire et suivre du regard le mouvement de la jeune femme. Du coup de l’œil il l’observa agir avec l’autre. Même pas 21h et l’autre était déjà fait.
Mine de rien dans son attitude détaché, il gardait à l’œil le type, au cas où. Un mec aussi imbibé d’alcool pouvait très vite déraper.
Elle lui servit une autre dose de whisky et alors qu’elle s’écarta, le gars chopa son bras pour lui demander d’une voix bredouillante et insistante de rester avec lui.
Jens reposa sa pinte, glissa vers le gars et tranquillement agrippa son bras, le faisant lâcher son emprise sur la jeune serveuse.

« Désolé mec mais j’ai besoin qu’elle s’occupe un peu de moi aussi, je suis à sec. » Sourire avec un semblant de courtoisie, mais son regard croisa le sien, celui un peu vitreux du gars lui faisant clairement comprendre le message de lui foutre la paix s’il ne voulait pas des problèmes.
Le mec bourré hésita, grogna un peu puis au final se renfrogna mais lâcha le bras de la brune.
Jens un sourire plus grand, presque carnassier tapota son épaule.
« T’es un brave gars, ce verre est pour moi pour la peine. »
L’autre sembla aussitôt perdre son air agressif et se mit à jacasser et vouloir faire ami-ami avec Jens. Sauf que le journaliste le laissa juste baragouiner, retourna à sa place et à sa pinte de bière, il n’avait pas dans l’optique de s’faire un pote d’un ivrogne notoire, mais par contre il n’avait pas oublié  le fil de son échange avec Ninel :

« Bon alors ? Si on revenait à ses petits extras que tu me propose gentiment ? Hm ? » Moqueur et amusé il se mit à rire, peu enclin à recevoir des remerciements mais plus un verre dans la gueule pour sa grande muflinerie (nouveau mot XD dérivé de mufle)

Jens Victor Fiennes & Ninel Lullaby-Jade Monroe

Je suis vraiment la fille la plus stupide de cette fichue planète. J’ai envie de prendre la fuite, j’ai envie d’être loin de cet homme, mais je lui demande quand même si ce sera tout, comme si je m’attendais à autre chose. Je mordille nerveusement ma lèvre, je regrette ces mots, je regrette cette politesse qui me caractérise si bien lorsque je suis au travail alors que mon patron me casse sans cesse les oreilles qu’il faut être souriante, aimable et polie ; les serveuses ne servent qu’à cela, il semblerait : attirer les clients. Et plus ils sont nombreux, plus le patron est heureux. Dans le fond, je m’en fiche, du moment qu’il me paye, je peux bien être souriante même si j’en ai pas la moindre envie.

Jens rit et s’amuse de la situation alors que moi, je voudrais être une petite souris et disparaître dans un trou. Ses propos me font encore rougir et je déteste cela ! Je n’aime pas lorsque mon corps se manifeste alors que ma tête hurle d’être impassible. Mais non, mes pommettes se teintent de rose et je me sens impuissante puisque vulnérable dans une telle situation. Mais je n’ai pas le temps de répondre qu’un client m’interpelle d’un « ma jolie » qui m’agace profondément. J’oublie l’espace d’un instant qu’un client se trouve devant moi, je ferme les yeux et m’encourage comme je le peux. Je n’aime pas les hommes ivres.

Je vais vers le client et écoute sa nouvelle commande : encore du whisky. Il a déjà bien assez bu, mais il n’a pas envie de mettre un terme à sa soirée beuverie. Il me parle, mais je ne comprends quasiment rien puisqu’il marmonne ou balance des choses incompréhensibles pour une personne sobre. Je lui sers son verre et lorsque je veux prendre du recul, il attrape brusquement mon bras. « Reste avec moi ma jolie », me dit-il, l’haleine terriblement alcoolisée.

« Lâchez-moi », dis-je calmement alors que mon cœur tambourine violemment dans ma poitrine. Des images de Joshua me reviennent. Il faisait la même chose lorsque je voulais prendre la fuite. Il m’attrapait de cette manière et sa prise se faisait tellement forte que je ne pouvais rien faire qu’être là et attendre qu’il se décide à faire quelque chose ; et cela se finissait toujours de la même manière : il me donnait des coups et je restais là, idiotement. Je ferme les yeux et réprime les larmes qui me brûlent les yeux. Ces hommes me fichent la trouille.

C’est finalement la voix de Jens qui me fait ouvrir les yeux et je me rends compte qu’il se trouve à côté de l’homme qui me tient encore le bras. Je tente de suivre l’échange entre les deux hommes, mais je suis trop perturbée, trop perdue dans mes souvenirs pour que mes oreilles soient grandes ouvertes, mais l’homme me lâche et je respire enfin. Je n’avais pas fais attention que je ne respirais presque plus. L’air emplit de nouveau mes poumons et je me tiens quelques secondes pour ne pas m’écrouler au sol. Je me recule de deux pas et me détourne, je chasse de nouveau ses larmes qui voulaient s’échapper et souffle un grand coup.

Je me retrouve devant le coin où se trouve Jens et alors que j’allais prendre la parole, il me devance et me parle de ses extras que je lui proposais. Je fronce les sourcils alors que je frotte machinalement mon bras, là où l’homme m’avait attrapé. Me connaissant parfaitement, je vais avoir une belle marque durant quelques jours.

« Une bière pour vous remercier, ce sera suffisant ? », je demande, mon regard ancré dans le sien.

Au fond de moi, je fulmine parce que je me suis mise seule dans cette situation et je peux comprendre qu’il ait envie de s’en amuser, mais tout de même !

« Je ne suis pas certaine d’être en mesure de vous offrir autre chose. », j’ajoute en lui adressant un regard entendu, comme si je ne savais pas à quoi il faisait référence.

“ don’t be afraid to be yourself.”

Jens n’était pas un bon samaritain, il n’était pas le genre à faire une bonne action comme ça, mais un pilier de bar aussi pathétique que ce mec là, risquait de causer de plus en plus de problème si on le calmait pas au plus vite. Il commençait à choper la serveuse. Jens observait du coin de l’œil attendant de voir, mais très vite le type s’échauffait alors il décida d’intervenir, histoire que le gueule saoul ne soit plus un problème, qui se la ferme et que cela ne créé pas d’histoire, chose qu’il n’avait vraiment pas envie d’avoir ce soir
.
« Lâchez-moi ».
Avec ce genre là il fallait agir tranquillement sans l’énerver davantage. Il réussi sans mal à canaliser l’individu et du même coup qu’il laisse la jeune brune tranquille.
Enfin la paix, Jens retourna à son tabouret, à sa conso et il y avait la miss qui le fixait, prête à lui dire un truc, du genre merci ? Ho non par pitié pas de merci. Alors avec son sourire et son cynisme légendaire, il fit entendre qu’il  voulait savoir quel « extra » il pourrait obtenir d’elle maintenant qu’il lui avait sauvé la mise. A son expression et son regard si noir en retour, il savait qu’il avait calmé aussi la jeune brune de toute tentative de le trouver un peu « charmant ». Maintenant elle le trouvait certainement exaspérant et c’est ce qui lui convenait.

« Une bière pour vous remercier, ce sera suffisant ? ».
Le journaliste s’accouda et fit un faux air dépité et déçue, haussant un sourcil feintant la perplexité.
« Une bière ???? Juste une bière ? C’est tout ?  Je ne vaux que ça pour avoir été votre sauveur ???? Quelle tristesse quand même !!! » S’exclama-t-il sur jouant un peu le ton faussement scandaleux. En réalité il se moquait ouvertement de cette image de « galanterie »  dont il était totalement dépourvu. Il était con, sa réputation de salopard n’était plus à refaire, il ne comptait pas qu’elle s’arrange, ça lui convenait comme ça.  

« Je ne suis pas certaine d’être en mesure de vous offrir autre chose. »
Il évalua du regard sa mine revêche à cette beauté brune et il haussa les épaules avec un profond soupire de dépit ultra appuyé et exagéré.
[b) « Quel dommage ! On aurait pu faire des choses intéressantes toi et moi. »[/b] Il étira un sourire explicite et amusé, surveillant bien l’impacte de ses petites piques sur la jeune femme. « Va pour la bière c’est une bien mince récompense de ma B.A du jour mais au moins j’ai gagné une conso gratuite, je ne vais pas cracher dessus. »[/b) Il termina son verre, le posa et appuya ses bras se penchant un peu plus vers elle, sondant son regard par-dessous avec une expression encore plus amusé et taquine.
« Une autre brune évidement,  j’apprécie sa saveur si… » Il se lécha la lèvre inférieure avec un plaisir et une langueur encore bien sur joué « onctueuse, douce et tellement fruité. » Et il se réinstalla correctement sur son tabouret pour la laisser servir et digérer une nouvelle petite provocation perverse, un large sourire éclatant sur ses lèvres charnues.

Il savourait le résultat de ses légères provocations, mais bon il n’allait pas non plus perdre son temps à la titiller, il était là pour boire aussi et passer une soirée tranquille. C’était juste un peu amusant mais il n’était pas un lourd au point d’y passer la nuit à la faire chier.