Les soirées se déroulent dans des lieux différents pour donner l’impression aux gens qu’elles sont différentes mais en réalité c’est faux. C’est étrange de constater ce détail pour la première fois. D’apercevoir enfin la duperie de cette douce mélodie.  

Elyanna évite au maximum ces soirées populaires qui n’ont de grâce que leur allure. Elle trouve qu’il leur manque cette authenticité qu’on ne peut pointer du doigt mais qu’on peut sentir mûrir en soi. Ce que Daniel appelle de la mauvaise foi. En réalité il commence à manquer d’arguments pertinents pour la convaincre de venir avec lui. Mon cher Daniel tu es architecte, tu n’es pas le prince d’Angleterre. Tu n’as pas besoin d’une escorte personnelle. Quand elle emploie ce ton ce n’est pas anodin : c’est un reproche. Tu m’en veux encore pour Buckingam Palace? Je te l’ai dit, ce n’était pas une rencontre officielle. Je ne pouvais pas t’inviter. Elle lui en veut depuis exactement trois mois et deux semaines. Parce que la rancune est un défaut qu’elle connaît par cœur. A force de répéter la même excuse, elle devient de moins en moins crédible. Tu en as conscience ? Elle n’est pas prête de lui pardonner ou d’aller avec lui quelque part. Ni même de faire l’effort de le comprendre. Il va devoir trouver une autre tactique ou la traîner de force parce qu’elle n’a pas l’intention de l’accompagner. Et contrairement à Maggie, il ne peut pas la faire céder comme par magie.

A moins de lui offrir une robe avec des perles de culture. D’habitude elle n’a aucun mal à résister à la tentation d’un vêtement de haute couture, ce qui la rend particulièrement difficile à corrompre. Mais elle a un point faible : les perles de culture. Daniel a littéralement harcelé Maggie pour obtenir cette information et après des semaines il a fini par l’avoir. Je te déteste. Parce qu’elle se retrouve finalement à cette soirée populaire pour lui tenir compagnie. Au moins cette fois elle peut tromper l’ennui et admirer les œuvres d’art du musée pendant qu’il fait le coq devant tous les bourgeois de la ville venus célébrer l’inauguration d’une nouvelle peinture. Au plus grand désarroi de ses parents, Elyanna n’est pas très sensible à l’art de Monet, Rembrandt, Van Gogh, Lawrence, Bonington ou encore Hogarth. Elle est plus attirée par le cinéma, ce qui a tendance à les insupporter. Alors depuis qu’elle fréquente Daniel, ils sont heureux de savoir qu’elle se rend dans des lieux culturels qui répondent à leurs critères. Parce que les Bartholomew ont une réputation à préserver, leur fille se doit de rendre hommage à leur nom. Quelques années auparavant, elle le faisait avec fierté. Mais les choses ont changé, un drame peut tout bouleverser, tout renverser sur son passage.

Ce n’est pas ton amie là-bas ? Il n’a pas besoin de dire son nom qu’elle le devine. Il ne peut parler que d’une seule personne : Rozanöva. Tout le monde l’appelle Jazz mais son prénom est bien plus beau. Satine. Elle l’aperçoit à quelques mètres aux bras de ce riche politicien qui semble autant corrompu que perverti par les péchés. Elle abandonne Daniel et se faufile dans la foule pour finir par s’arrêter devant un tableau pour le moins étrange. Discrètement, elle lance des regards complices à son amie, car elles ont l’habitude de le faire avant de se retrouver. Une sorte de signal. Comme les enfants en utilisent souvent pour communiquer dans un langage qu’ils sont les seuls à comprendre. Un langage privilégié. Afin de ne pas éveiller les soupçons de ce vieux politicien qui se méfie de toutes les personnes qui approchent sa femme. Il est encore plus possessif qu’on ne peut l’imaginer. A croire qu’on tente en permanence de lui voler ce qui lui appartient. Elyanna comprend tout à fait ce sentiment mais n’a pas l’intention de rester éloigner pour autant. S’il n’est capable de garder ce qui est à lui, c’est peut-être qu’il ne le mérite pas.

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( Anonymous ) ▽ "L'habit donne de l'autorité à l'homme, l'argent donne de l'audace.

« Tu es sûre pour la verte ? » « Définitivement, c’est la plus moche ! » Satine expira longuement levant les yeux au ciel et priant l’aide d’elle ne savait qu’elle entité supérieure de lui donner la force ne pas égorger son frère. « Je ne sais même pas pourquoi je m’entête… » « Divorce ! » Elle vrilla Vitalyi par le reflet du miroir qui lui rendit un magnifique sourire. Non, elle n’allait pas prendre la peine de lui répondre et d’entrer dans un débat oh combien épuisant et sans fin. Non, elle n’allait pas lui répondre et être fortement désagréable lui mettant cette situation sur le dos, parce qu’il fallait bien avouer qu’il en avait sa part de responsabilité ! Elle se demandait si parfois il voyait qu’elle faisait tout cela pour lui, parce qu’elle prenait soin de lui, lui et ses problèmes de jeux, ses problèmes d’argent… Secouant légèrement la tête, se mordant la langue, elle n’allait rien répondre et lui faire miroiter une victoire purement fictive mais qui allait lui assurer une paix fugace, mais un répit tout de même. Quelques coups légers retentirent à la porte de sa chambre, continuant de se regarder dans le miroir son frère fit office de portier non sans la traiter de princesse capricieuse, ce qui l’amusa. « C’est ton compte en banque aussi vieux que les dinosaures ! » Lui lâcha Vitalyi avec tout le mépris que pouvait lui inspirer Arón, mais il avait au moins eu la décence de le faire en russe. Non pas que cela l’aurait dérangé de le faire en anglais, mais c’était une condition sine qua none s’il voulait mettre les pieds dans la demeure Adler. Il pouvait l’injurier tant qu’il veut tant que cela restait dans leurs langues maternelles, et elle avait au moins fait l’effort de l’autoriser à déverser tout son venin, il s’agissait de son frère quand même.

Se retournant elle esquissa un sourire à son époux « Alors ? », contournant Vitalyi sans lui adresser le moindre regard, Arón s’approcha de Satine, attrapa ses mains et y déposa un baiser « Tu es parfaite ! ». Esquissant un sourire elle vit tout de même son frère mimer de s’étrangler de par ce geste, ne pas réagir, le laisser faire le pitre et le frapper dès qu’elle passerait à côté de lui. Ce qui arriva lorsque Arón lui tendit son bras « Nous y allons ? » elle lui attrapa le bras acquiesçant d’un signe de la tête et lorsqu’elle passa devant son frère elle commença par lui enfoncer son talon sur le pied avant de lui faire un léger baiser sur la joue « Fermes bien derrière toi en sortant », bien sûr qu’il allait se venger, mais il était bien trop fier pour laisser apparaître la moindre trace de douleur. Pourquoi l’avait-elle invité à se joindre à eux pour leur week-end à Londres ? Ah oui par égard fraternel… Jamais elle n’aurait pensé qu’il accepterait ! Prenant place dans la limousine les conduisant au National British Museum, elle regardait le paysage défiler, un paysage qu’elle connaissait pour y être restée trois ans avant d’émigrer à Rose Hip. « Qu’a-t’il dit lorsque je suis entrée ? » Il n’avait pas besoin d’en dire davantage qu’elle voyait parfaitement de ce dont il voulait parler « Juste que c’était toi… ». Elle ne mentait pas, elle dissimulait certaines parties de la vérité nuance, et elle fut plus qu’heureuse que la voiture s’arrête et qu’on lui ouvre la portière pour descendre. « J’ai quelque chose pour toi ! » Satine arrêta son geste et se retourna vers son interlocuteur curieuse.

Il lui tendit alors un écrin, l’ouvrant elle y découvrit un magnifique collier serti d’émeraude qui la laisse véritablement sans voix. « Il est… Somptueux ! Tu n’aurais pas dû ! » C’était pour la forme bien sûr intérieurement elle était à deux doigts de la crise d’hystérie ! Elle releva ses cheveux présentant son cou et mit quelques secondes à se ressaisir et sortir de la voiture. Elle replaça élégamment le haut de sa robe bustier, effleurant son nouveau collier du bout des doigts comme pour se convaincre qu’elle ne rêvait pas, avant de prendre le bras que lui tendit son mari. « Merci » « J’ai pensé qu’un petit cadeau pourrait t’aider à supporter cette soirée… » Finalement elle adorait les soirées mondaines ! A peine entrée remarqua-t’elle tout cet étalage de parure, d’habit des hautes coutures, tout était bon pour montrer qui avait le plus d’argent, mais pour une fois elle était rayonnante, c’est fou ce que pouvait avoir comme effet quelques pierres… Ce soir elle allait parader et exhiber son collier outrageusement cher et elle verrait ce regard envieux et jaloux de ces femmes qui n’auront jamais le quart de ce qu’elle peut recevoir. Tournant la tête elle intercepta le regard d’une connaissance qui illumina un peu plus son regard. Quelques échanges de regard, un magnifique mouvement de cheveux digne des pub l’Oréal, le signal était reçu. « Si vous voulez bien excuser, je vais profiter de cette opportunité pour faire le tour du propriétaire » Elle afficha un sourire léger avant de se diriger à pas feutrés vers la jolie tête rousse quelques tableaux plus loin.

Se positionnant à ses côtés, croisant les bras sur sa poitrine elle observa la peinture. « On dirait un lutin mâchant du chewing-gum et se faisant un rail de poivre… Mais attends… Ah non j’ai trouvé… Je suis sûre que c’est un portrait te représentant au réveil… Ce qui expliquerait pourquoi tu t’es arrêtée devant ! » Elle eut un léger rire, poussant légèrement son amie de l’épaule. « Comment vas-tu Ely ? ».


▲ SATYANNA

(c) AMIANTE