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 (ezeckiel) i hide all my scars with an "i’m fine".

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Ninel L.-J. Monroe
▲ I'm Ninel L.-J. Monroe

darkdog
LETTRES D'AMOUR : 41
DATE D'ARRIVEE : 26/07/2014
AVATAR : kristen stewart.
ÂGE DU PERSONNAGE : vingt trois ans.
JOB, ETUDES : serveuse dans un restaurant les jours de semaine et barmaid durant le week-end.
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MessageSujet: (ezeckiel) i hide all my scars with an "i’m fine". (ezeckiel) i hide all my scars with an "i’m fine". EmptyMer 30 Juil - 15:02


Ezeckiel J. Gray-Moriarty & Ninel Lullaby-Jade Monroe
Les derniers clients quittent le restaurant et je me sens enfin libre de cette pression qui pèse sur mes épaules à chaque fois que je mets les pieds ici. On sent bien que c’est un endroit où seuls les riches peuvent se permettre de faire un repas tellement les prix sont exorbitants – mais le pire, c’est qu’ils ne terminent pas toujours ce qu’ils ont dans leurs assiettes et cela a tendance à me rendre dingue parce que dans le coin où je vis, il y a des gens qui meurent de faim… À croire que les riches ne savent pas la chance qu’ils ont, à moins qu’ils se fichent royalement des autres (cette option me semble la meilleure), mais ils donnent sans cesse le change lorsqu’ils feignent de s’intéresser à une quelconque œuvre caritative. Je hausse les épaules en rejoignant les vestiaires qui se trouvent un peu plus loin en maudissant ces riches qui nous regardent parfois de haut sous prétexte que nous autres, sommes que des serveurs ; ils oublient que sans nous, ils iraient prendre leurs assiette eux-mêmes. Bande d’imbéciles.

Une fois dans les vestiaires, je troque ma tenue de travail contre ma tenue de tous les jours ; un jean, une paire de converses, un t-shirt blanc et une veste par-dessus. Je profite aussi du fait que je quitte ce travail pour enlever ce chignon qui ne me va pas du tout et qui m’agace les trois quarts du temps – mais ici, on ne se balade pas les cheveux au vent alors qu’on porte des assiettes durant des heures -. J’ébouriffe mes cheveux afin qu’ils ne soient plus lisses et je me sens déjà mieux ainsi. Cela me ressemble un peu plus et je n’ai plus la sensation d’être déguisée ; c’est quand même éreintant de sourire tout le temps et rester polie quand des personnes vous donnent envie de les égorger toutes les trois secondes. Même s’il n’est pas tard, je suis fatiguée, mais je n’ai pas envie de rejoindre mon petit appartement qui me déprime souvent plus qu’autre chose. Je pense que faire un petit tour me fera le plus grand bien.

Je rallume mon portable, lance la musique et glisse les écouteurs dans mes oreilles avant de le remettre dans la poche de ma veste. Je vérifie que j’ai mes clefs et finalement, je suis prête à disparaître de ce restaurant. J’évite mes collègues parce que je n’ai pas envie qu’ils me proposent de me rendre quelque part, je refuse sans cesse et à force, ils se posent des questions auxquelles je n’ai pas du tout envie de répondre. Souvent, je préfère être seule, cela évite qu’ils se rendent compte que je suis mal à l’aise ou vraiment pas bien. Certes, cela fait de moi une pauvre âme solitaire, mais je préfère cela que refaire confiance et me rendre compte que je n’étais rien pour eux.

Un soupir glisse de mes lèvres alors que je rejoins la grande rue. Je fais seulement quelques pas avant de faire une pause pour prendre un café que je compte boire en faisant un petit tour. Cela me donne souvent l’air moins cruche puisque j’ai tendance, comme une petite fille, à m’émerveiller de tout ce que je vois, comme si je ne connaissais pas encore Londres. Pourtant, je suis dans le coin depuis pas mal de temps, mais j’aime tout ce qui concerne cette ville, même mon coin paumé me semble moins glauque que l’ancien immeuble dans lequel je vivais avec… l’autre. Nouveau soupir. J’entre dans le parc, la nature m’apaise et j’en oublie quelques instants les souvenirs… Enfin, en théorie.

Parce qu’en théorie, je ne croise jamais personne que je connais ou que je ne connais pas vraiment, mais que j’ai déjà rencontré. Ce n’est pas la première fois que je le recroise depuis ma crise de nerfs sur lui… Je me sens tellement honteuse, tellement vulnérable depuis qu’il m’a vu ainsi, c’est comme si j’avais ouvert une porte et qu’il s’y engouffrait dès que son regard se pose sur moi. Je n’ai pas envie qu’il comprenne quoique ce soit à mes crises. Alors forcément, le fait qu’il soit là et qu’il avance dans ma direction me pose un problème… Je ne sais pas quoi faire. Il faudrait que je prenne la fuite. Idée de génie ! Mais si je passe à côté de lui, il risque de me reconnaître (si ce n’est pas déjà fait) et si je fais demi-tour, nous irons dans la même direction et… cela ne changerait absolument rien. Oh merde, merde, réfléchit plus vite. Mais ce n’est pas mon fort alors, à court d’idées, je me cache derrière un arbre, avec toute la discrétion dont je suis capable de faire preuve – c'est-à-dire aucune -.
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Ezeckiel J. Gray-Moriarty
▲ I'm Ezeckiel J. Gray-Moriarty

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MessageSujet: Re: (ezeckiel) i hide all my scars with an "i’m fine". (ezeckiel) i hide all my scars with an "i’m fine". EmptyVen 1 Aoû - 22:03


Ezeckiel J. Gray-Moriarty & Ninel Lullaby-Jade Monroe
Le mensonge était quelque chose qui avait toujours insupporté Ezeckiel. Ou Joshua, d'ailleurs. Depuis qu'il était gosse, il avait été élevé dans une optique de vérité. Depuis qu'il était adolescent, pourtant, il faisait tout, sauf dire la vérité. A sa famille et à sa petite amie pour ses activités extra scolaires ... et maintenant au monde entier sur tout ce qui avait fait sa vie jusque là. Si auparavant il avait eu son frère pour le soutenir dans tout ce qu'il entreprenait, ce n'était plus le cas, l'un étant en Amérique et l'autre perdu au fond de l'Angleterre. Alors s'il avait pu réellement parler, il aurait crié. De devoir tout cacher, ce qu'il était, ce qu'il voulait, pour simplement rester en vie. Pour combien de temps, ça il ne le savait même pas. Bien sûr il aurait pu parler à Liam. Après tout, il était sensé être son " cher et tendre" . Mais voilà le problème ... Liam était son pote. Un super bon pote, c'était évident, mais il ne fallait pas tortiller de l'arrière train, ça n'allait pas plus loin. Pourtant ils étaient sensé partager bien plus qu'un appart, et cette idée le révulsait, alors la relation entre les deux restait très fusionnelle mais avec une certaine réserve. Il pouvait certes parler de tout avec l'irlandais, mais pas tout le temps. S'épancher sur sa vie n'était de toute manière pas vraiment le style d'Ezeckiel.

Alors il avait décidé de s'évader. Pour la première fois depuis son arrivée, il avait quitté Rose Hip. Londres, une des plus belles villes au monde d'après le New York Times. Et il ne l'avait jamais vue. Bien décidé à profiter de son jour de congé pour pallier à ce défaut, il était parti avec sa voiture en direction de la capitale, sans rien dire  à personne, un peu comme un voleur. Tant pis, il en avait besoin après tout. Seul compagnon de son périple : son carnet à dessin, posé sur le siège du co-pilote. Il avait visité, et dessiné, tous les plus grands monuments qu'il avait pu voir. Big Ben, Buckingham Palace ...Et tant d'autres lieux y étaient passé. Toute la journée il avait arpenté les rues mouvementées, était entré dans des boutiques qui lui rappelaient Nex York, en était sorti avec des airs d'anglais. Il avait rencontré une femme qui ressemblait comme deux gouttes d'eau à Meryl Streep et avait décidé de la dessiner. Avait bu trois cafés et deux coca avant de se dire qu'il fallait penser au porte-monnaie. Avait ri devant des enfants qui jouaient sur une place. Puis, à chaque moment, s'était dit qu'il fallait qu'il raconte ça à Azraël. Malheureusement, son jumeau était bien loin. La joie retombée, Ezeckiel décida donc de se poster dans le premier parc qu'il vit.

Et il pouvait dire qu'il était bien tombé. Des arbres magnifiques, des fleurs de toutes les couleurs, des fontaines d'eau claire... Luxueux et merveilleux, ce parc donnait envie de s'y promener. Et c'est ce qu'il fit, vagabondant sur l'allée. Il savait qu'il devait rentrer chez lui bientôt, mais il n'en avait aucunement l'envie. Retrouver son monde de mensonges, de cachotteries et de menaces ... Ce n'était pas réellement recommandé. Pourtant, il savait que son garde du corps était quelque part. Mais l'homme le respectait assez pour ne pas se montrer.

Regardant autour de lui, il remarqua qu'avançant dans sa direction se trouvait une jeune femme qu'il avait déjà vu. Plusieurs fois même, mais la plus marquante restait la première, la fois où, entendant son vrai prénom, elle lui avait sauté à la gorge comme possédée par le diable. Il n'avait toujours pas compris d'où lui était venu cet excès de fureur, mais après l'étonnement était venu le rire lorsqu'il y repensait. Après tout, la scène était drôle à se remémorer. Il avait découvert par la suite que la charmante demoiselle se nommait Ninel. Il ne lui posait jamais vraiment de questions sur ce qu'il s'était passé, même si sa curiosité le poussait souvent à réfléchir sur le pourquoi de son acte. Mais après tout, si elle ne désirait pas en parler, il n'était pas homme à la forcer.

Alors qu'il allait se diriger vers elle, il la vit faire un détour pour ... Se cacher? Fronçant les sourcils, il s'approcha tout de même de l'arbre derrière lequel elle était, sans toutefois faire mine de la voir, avant de sourire de toutes ses dents comme il savait si bien le faire. " Si je ne t'avais pas croisée plusieurs fois, je jurerais que tu me fuis ! " Il marqua une pause, comme pour montrer sa réflexion. " Ou que tu te caches pour mieux me sauter dessus ... Du coup évite de me frapper le visage, je tiens à conserver ma beauté." Bien sûr il plaisantait. Comme toujours, à tout dédramatiser. Même sa maladie, il arrivait à la tourner au ridicule.
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Ninel L.-J. Monroe
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MessageSujet: Re: (ezeckiel) i hide all my scars with an "i’m fine". (ezeckiel) i hide all my scars with an "i’m fine". EmptySam 2 Aoû - 15:12


Ezeckiel J. Gray-Moriarty & Ninel Lullaby-Jade Monroe
Pourquoi faut-il que cela tombe sur moi ? Pourquoi ?! Je ne peux pas être tranquille l’espace d’une journée sans que je ne croise quelqu’un que je « connais » ? C’est déjà bien assez difficile ainsi, sans que la vie n’en rajoute une couche en mettant ce mec sur mon chemin à la moindre occasion, comme si elle ne me faisait pas assez d’ennuis comme ça à d’autres moments. Je n’ai rien, absolument rien contre Ezeckiel, si ce n’est le fait qu’il ait vu une de mes crises et que je n’ai pas envie de mettre des mots sur mes gestes, ni qu’il cherche à me comprendre ou mieux me connaître. Mais le pire dans l’histoire, c’est qu’il est sympathique et que mon comportement le fait rire ! Alors que moi, je suis là, toujours gênée, toujours à lui dire que je suis vraiment désolée, toujours à paraître timide et toujours maladroite dans mes propos.

Alors oui, j’espère bien qu’il ne viendra pas jusqu’à moi, jusqu’à cet arbre et qu’on aura pas à être en présence de l’autre durant l’espace de quelques minutes. Mais je n’ai jamais cru en ma bonne étoile – qui n’existe probablement pas – et forcément, lorsque j’entends la voix du jeune homme, je ferme les yeux et pose ma tête contre le tronc de l’arbre. Je respire un grand coup et mordille nerveusement ma lèvre inférieure. Il me parle de nouveau des coups que je lui avais mis et me demande cette fois-ci d’éviter le visage. Malgré moi, un petit rire m’échappe, mais je me reprends bien vite. J’ai toujours l’impression que ces moments de joie sonnent faux chez moi.

« Ce n’est rien de tout cela, en fait je… J’étais en train de faire un câlin à l’arbre… J’ai lu quelque part que c’était bon de faire ce genre de trucs… Je suis une vraie amie de la nature… », dis-je en conservant mon sérieux.

Mais qu’est-ce que je raconte encore comme conneries ? Pour les arbres, j’ai réellement entendu dire un truc pareil, j’ai même vu un petit reportage dans lequel des gens venaient faire des câlins aux arbres durant de longues minutes et ils semblaient mieux après cela, mais ce n’est pas vraiment mon genre de faire une chose pareille. En même temps, au point où j’en suis avec lui, qu’il me prenne un peu plus pour une illuminée n’est pas si dérangeant.

Je me décale finalement de quelques pas, de manière à avoir Ezeckiel dans mon champ de vision ; les autres pourraient croire que je parle toute seule ou à l’arbre.

« Et je ne suis pas assez fourbe pour me cacher et ensuite mettre des coups à quelqu’un. », j’ajoute en faisant la moue.

En même temps, je ne suis pas certaine de faire le poids face à lui – la première fois, je l’ai juste un peu pris par surprise en ayant ma petite crise de nerfs après avoir entendu le prénom « Joshua » et parce qu’il m’avait bousculée. Trop de souvenirs avaient refais surface et je ne supportais plus rien à ce moment là. Mais je sais très bien que je ne fais pas le poids face à un homme. Je ne l’ai jamais fais.

Je tire machinalement sur les manches de ma veste et me dandine un peu d’un pied sur l’autre alors que mon regard reste accroché au sol – c’est fou comme l’herbe peut être intéressante à certains moments de notre existence -. Je n’ose jamais avoir de longs contacts visuels avec les gens, surtout les hommes, j’ai toujours cette crainte d’y lire cette folie qu’il y avait dans le regard de Josh.

« Pourquoi est-ce qu’on se croise aussi souvent ? », fini-je par demander, sans pour autant attendre une réponse claire et précise.

C’est juste une réflexion que je suis en train de me faire et que je fais à voix haute. Je ne comprends pas cet acharnement de la vie à nous mettre sans cesse sur le chemin de l’autre alors que, sans cette bousculade, il est probable qu’on ne se serait jamais rencontré.
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