Il est huit heures du matin, je suis assis sur mon lit d’hôpital et j’attends. Cela fait déjà une heure et demie que j’attends comme cela. Comme un idiot. Il y a deux jours j’ai été admis pour un nouveau malaise cardiaque. Je me suis effondré au boulot pour la deuxième fois en un mois. Je crois qu’ils vont finir par me virer. Ils savent que je suis malade, ils font toujours attention à ce que je dois faire, mais parfois même quand je me ménage mon cœur ne supporte plus de fonctionner. Je sais qu’un jour je ne me relèverais pas. Mais cette fois encore le docteur Caldwell m’a remis sur pied. Il m’a bien engueulé aussi. Tellement qu’il m’à forcé à rester ici deux nuits de suite. Comme si je n’avais que cela à faire franchement. Il a cru quoi ? Que j’avais les moyens de me payer deux nuits à l’hôpital ? Je commençais à l’apprécier dernièrement, mais très franchement depuis deux jours il joue au dernier des cons avec moi. Je vous jure, il se prend un peu trop pour un papa avec moi. Il me dit de ne pas faire ça, de faire attention avec ci et de bien prendre mes médicaments. Et patati et patata. Aaaah connard de médecin. Il est beau à en mourir certes, mais qu’est-ce qu’il peut être chiant et arrogant parfois. Enfin… Il m’a promis de signer ma décharge dès la première heure et il n’est toujours pas là. J’en ai marre. Je n’ai qu’une envie c’est de sortir d’ici. Le jour où j’ai fait mon malaise je devais aller passer la soirée chez ma cousine. J’ai à peine pu lui envoyer un message pour lui dire que je ne pouvais pas venir depuis je n’ai pas pu toucher à mon téléphone et je pari qu’elle est en train de s’inquiéter pour moi. Il faut que je l’appelle, mais pour cela il faut d’abord que je sorte d’ici… C’est vers dix heures que le médecin en charge du service de cardiologie entre dans ma chambre suivi de Caldwell et un autre interne. Dieu soit loué. J’envoi un regard noir à Pryam tandis que le médecin me fait tout un discours sur mon état de santé. Je l’écoute que d’une oreille. Il signe mon papier et je me lève d’un bond de mon lit. Aller hop, au revoir les médecins. Pryam me rattrape dans le couloir. « Fait attention cette fois Nathéan ! » Je lui offre un sourire ironique et me dépêche de sortir d’ici.

Une fois dans la rue, j’allume mon téléphone. J’ai au moins une vingtaine d’appel en absence et une cinquantaine de textos de la part de Plùm-Ann. Voilà. J’en étais sûr. Elle s’inquiète depuis deux jours. J’ai envie de me gifler d’un seul coup. Plùm est la seule famille qui me reste, elle est la seule qui m’accepte tel que je suis et surtout la seule qui m’ont toujours soutenu. Je crois que je lui mens depuis bien trop longtemps. Lorsque j’écoute un des messages qu’elle à laisser sur mon répondeur, je me rends compte qu’il va peut être falloir que je dise enfin à quelqu’un que je suis malade et que c’est pour cela que je disparais souvent. Un jour je serais plus là et personne ne pourra jamais lui dire. Je me sens un peu honteux de n’avoir jamais rien dit à Plùm. Alors je compose son numéro et au bout de deux sonneries elle décroche. « Hey cousine. Ca va… Oui je vais bien… Je sais je suis désolé. Ecoute Plùm tu fais quoi là maintenant ? … Je peux passer chez toi ? Il faut que je te dise quelque chose… D’accord. Je ne suis pas loin, j’arrive dans dix minutes. » C’est un peu tremblant que je finis par raccrocher. Je sais que je vais devoir être franc avec Plùm-Ann. Elle sait déjà beaucoup de chose sur moi, elle est la première à avoir su que je préférais les hommes. Elle ne m’a jamais jugé et je me dis qu’il serait peut être temps que je lui parle de mon état de santé. Même si j’ai un peu peur de sa réaction. Enfin. Je décide de passer au Starbucks histoire de ne pas arriver les mains vides. Je prends deux cafés et un chocolat plus un muffin pour la fille de ma cousine. Cette petite est adorable et je l’adore ce qui est assez rare chez moi. Je prends enfin la direction de l’appartement de Plùm-Ann. Cinq minutes plus tard, je frappe à sa porte, un petit sourire sur les lèvres. « Petit déjeuner pour les plus belles ! » dis-je quand la brunette finit par ouvrir la porte. Je vois bien qu’elle est inquiète et je m’en veux. Je dépose un baiser sur la joue de Plùm alors qu’elle me laisse entrer chez elle. « Pour me faire pardonner mon silence radio. » ajoutais-je en lui tendant mes achats de ce matin.