Belle journée, Térance s'était senti d'attaque dès quatre heure du matin. Cela lui arrivait souvent, surtout récemment. Il avait pris une bonne douche froide pour pleinement se réveiller puis il s'était brossé les dents avant de descendre. Il s'était préparé un délicieux petit déjeuner : des pancakes au miel et du thé. Il avait profité du calme un moment puis avait laissé le petit déjeuner sur la table et s'était mis en jogging pour courir un peu le long du pattée de maison. Là, après avoir fait le tour et avoir bien sué il était revenu sur ses pas. Il avait ramassé le journal aux alentours de six heure et demi et était retourné à l'intérieur. Une seconde douche rapide, puis il était redescendu avait ouvert son journal et profiter des pancakes et de sa tasse de thé. A sept heure il finissait son repas puis remonter à sa chambre.

Une chemise blanche, une cravate noir, un pantalon noir et sa veste de fonction par dessus. Il se recoiffa, attrapa sa mallette dans laquelle il avait rangé les dossiers de certains patients pris en charge très récemment. Il les avait étudié tard le soir pour en connaitre un maximum lors de ses consultations. Aussitôt prêt il quitta sa demeure, attrapant par la même son journal pour le finir une fois arrivé à son cabinet. Ses consultations ne commençaient qu'à partir de 8h30 il avait donc largement le temps. Il prit sa voiture de fonction, car oui monsieur de Larochelle s'octroyait le privilège d'une moto lorsqu'il allait se promener mais se préférait une bonne vieille voiture pour se rendre sur son lieu de travail. Il balança sa mallette sur le siège arrière et démarra, pas de musique mais la radio en fond sonore.

Lorsqu'il arriva le cabinet était calme, sa secrétaire une femme de soixante ans : plutôt belle, bien ronde, les cheveux court et la mine sévère lui annonça toute souriante : nous accueillons une stagiaire aujourd'hui. En réalité elle cherchait quelqu'un pour la remplacer, la bonne femme ne pouvait pas continuer à travailler en se déplaçant chaque jour jusqu'ici et on lui avait proposé un autre poste plus près de chez elle et tout aussi bien rémunérée. Elle s'était donc mise en tête de se trouver une remplaçante parmi de belles secrétaires en formation. D'où la présence d'une sublime femme à l'accueil en cette belle journée. Mais en vérité jamais Térance n'aurait pris une belle secrétaire, non, il craignait trop les femmes pour pouvoir travailler avec l'une d'elle.

D'ailleurs il avait longtemps cherché un homme secrétaire avant d'abandonner l'idée et de prendre "Gertrude". Il salua la jeune stagiaire, sans même une poignée de mains puis il se réfugia dans son bureau : horreur, une femme. La journée commença dès huit heure trente : un homme âgé qui souffrait d'arthroses, une petite fille qui avait extrêmement mal au ventre, puis un homme d'une vingtaine d'années qui divaguait totalement sur ses douleurs multiples. Lorsqu'il quitta son bureau il offrit une accolade amicale au pauvre homme, il lui avait prescrit des tranquillisants, il en aurait bien besoin. Puis il avait vu une connaissance, Liam. Très connu dans le quartier pour être gay, chose qui ne bouleversait pas Térance bien qu'il avait parfois le sentiment que le pauvre garçon lui vouait des sentiments plus qu'amicaux.

Lorsqu'il s'approcha, un large sourire se dessina sur le visage du médecin qui lui serra la main avec entrain. Il se sentait de bonne humeur soudainement, sans doute le fait de voir une personne relativement normale. Pourtant il nota aussitôt la douleur plus que visible sur les traits du musicien. Il pouvait la voir même lorsqu'elle était quasiment imperceptible. Il lui serra donc la main. - Bonjour Monsieur Morris, je pense qu'elle a bien fait. Venez suivez moi. Il le fit entrer dans son bureau, refermant la porte derrière eux. La pièce était aussi sobre que chaleureuse, elle disposait d'une table d'examen, de deux fauteuils pour les patients, de son bureau et de sa chaise. Il y avait de nombreuses étagères où trônaient des tas de documents et de dossiers divers.

-Vous pouvez vous asseoir là. Il lui indiqua un fauteuil, sortant un dossier vierge d'un tiroir puis un stylo. Il nota rapidement les informations qu'il connaissait déjà, cela lui prit moins de deux minutes. Puis il leva son regard sur l'homme toujours souriant. - Je vous écoute. Et tout en disant cela il se leva, récupérant des bandages et fouillant dans un tiroir sans doute à la recherche d'antidouleurs. Il écoutait toujours le jeune homme assis derrière lui avec attention.